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Synthèse/ ARIIP #4 Éco-responsabilité & ancrage territorial - Château Károlyi (1)/

Synthèse/ ARIIP #4 Éco-responsabilité & ancrage territorial - Château Károlyi (1)

2023

Du 17 au 21 avril 2023, l’ACCR et plusieurs membres du réseau des CCR sont partis en séjour apprenant au château Károlyi, en Hongrie, dans le cadre d’une mobilité Erasmus+ coordonnée par l’Abbaye aux Dames et animée par l’association Les Pluies de Juillet. L’objectif était de réfléchir ensemble aux notions d’éco-responsabilité et d’ancrage territorial des CCR.

Alternant partages d’expérience, ateliers pratiques et discussions plus théoriques sur l’écologie, les participant.e.s ont abordé de nombreux sujets afin d’évaluer l’impact positif comme négatif des Centres culturels de rencontre en matière de développement durable et de trouver de nouvelles voies d’action à explorer. 

Parmi les points de réflexion, ont été questionnés le rôle et l’implication des partenaires locaux des CCR dans une démarche sociale et soucieuse de la protection de l’environnement. L’idée était de s’interroger sur les moyens d’action en place et ceux qu’il serait possible de développer à l’avenir en collaboration avec les acteurs du territoire, qu’il s’agisse des habitant.e.s, des partenaires publics, des mécènes ou encore des prestataires.

/Les habitant.e.s entre cible et acteur actif

Les Centres culturels de rencontre se présentent comme des lieux ouverts aux habitant.e.s avec une mission sociale d’intégration et de cohésion par la culture, quelle que soit sa forme. Dans cette dynamique, les habitant.e.s constituent des acteur.rice.s à part entière des projets de structure qu’il convient d’impliquer soit en proposant des actions de médiation spécifiques soit en passant par des projets qui nécessitent leur participation directe. Les habitant.e.s sont à la fois spectateur.rice.s et acteur.rice.s actif.ve.s contribuant à la vie du centre.  

Les projets à destination des scolaires incarnent cette volonté de transmettre et de sensibiliser par le faire. Les liens avec les établissements scolaires sont très présents, accentuant le rôle d’expérimentation des CCR qui proposent de nombreux ateliers.

La mobilisation du tissu local donne d’autant plus de sens à la programmation des CCR qui se veulent des lieux fédérateurs afin de créer du lien sur un territoire donné. L’apport des acteurs locaux peut notamment être précieux quand ils partagent un savoir-faire lors d’un événement. Pour la Journée des Plantes, le château Károlyi fait par exemple appel au confiseur et au fleuriste du village. Sans pour autant créer de dépendance, les CCR sont des soutiens à l’économie locale.

Cette volonté d’intégration s’applique également aux publics dits empêchés du territoire, ceux qui n’ont pas un accès aisé à la culture et aux propositions des CCR. Pour remédier à cela, l’Abbaye aux Dames propose des actions de médiation au sein des maisons de retraite ou bien des hôpitaux alentours animées par les artistes en résidence selon un commun accord.

/Entretenir une étroite collaboration avec les partenaires publics pour une politique durable

Les partenaires publics représentent à plusieurs échelons des appuis nécessaires aux CCR dans le développement de leur politique de durabilité. Au delà des financements, c’est notamment le cas lorsqu’il est question des transports, principal poste d’émissions. Les CCR sont pour la plupart dans des milieux ruraux isolés qui ne bénéficient pas des transports publics pour permettre l’acheminement des visiteurs de manière collective et ainsi réduire l’empreinte carbone du centre.

La collaboration entre CCR et institutions publiques semble évidente dans la mesure où, par leur programmation de qualité et leur engagement, les CCR peuvent influencer des politiques publiques et ainsi devenir eux-mêmes des instruments de diffusion des politiques du ministère de la Culture dans les territoires.

/Le besoin d’une cohérence globale : des prestataires et mécènes engagés

Dans une démarche d’attention aux trois piliers du développement durable, le choix des prestataires témoigne en partie du degré d’engagement de la structure. Bien qu’il n’existe pas de charte des fournisseurs, des exigences guident les choix opérés. Le tout est d’expliquer ces choix et de pouvoir communiquer dessus. Les préoccupations écologiques faisant aujourd’hui partie des intérêts communs, jouer sur cette image pour justifier la demande de telle organisation plutôt qu’une autre peut être un moyen employé.

Au même titre que le choix d’un prestataire engagé reflète son propre engagement, la démarche de recherche de fonds auprès de mécènes relève d’une question de positionnement et d’un ajustement de ses valeurs. Établir des liens financiers avec un mécène suppose le partage d’intérêts communs. 

En ce sens, se rapprocher des PME ou des particuliers pour des campagnes de micro-mécénat ou de financement participatif semble pertinent pour les CCR. De fait, les CCR portent un projet social et/ou environnemental en prise directe avec leur territoire d’implantation, ce qui fait écho aux préoccupations et au quotidien de ces potentiels mécènes. Cette proximité avec le territoire devient une force pour le mécénat.

Par exemple, l’Abbaye aux Dames a recours tous les ans au financement participatif avec des campagnes de micro-dons pour investir dans un instrument. La Saline royale d’Arc-et-Senans a également eu recours à ce modèle économique pour financer en partie le Cercle immense.