Né en 1995 dans le camp d'Al-Nuseirat à Gaza, Adel Al Taweel est diplômé d’une licence en arts à l’Institut des Beaux-arts de l’Université Al-Aqsa, Gaza. Il est membre de l’Union des artistes palestiniens.
Arrivé en France en 2024, il vit actuellement à Paris. L’artiste s’intéresse aux questions humanitaires et sociétales. Dans sa démarche artistique, il développe un travail basé sur les archives et la mémoire pour témoigner du passé, de l’actualité et du quotidien dans la guerre. Il emploie différents médiums pour aborder des questions de société, notamment celle de l'identité palestinienne et des camps de réfugiés.
Il développe un travail de dessin et de gravure, de sculpture et d’installation pour traiter de sujets d’actualité. Il a participé à de nombreuses expositions collectives à l’échelle locale et internationale et a pris part à divers séminaires de recherche et workshops internationaux, notamment auprès des artistes Nicolás Combarro et Hakim Juman.
Projet de résidence :
Je voyagerai avec ce qui reste de ma maison détruite.
« Le projet Je voyagerai avec ce qui reste de ma maison détruite traite du lien qui unie l'humain à son pays natal. A travers mon expérience personnelle, j’engage dans ma pratique artistique la notion de déplacement et de l’exil. J’y convoque les thèmes de la guerre, du siège, de la destruction, mais aussi de la reconstruction en tant qu'acte de résistance. J'aborde le concept de patrie et de terre natale, non pas en tant qu’espace géographique, mais en tant que mémoire et conscience collectives enracinées dans l'individu et la société. En m'inspirant de mes propres expériences et de celles de ceux qui m'entourent et qui ont fait face à la perte de leur maison et l'ont reconstruite en dépit des défis difficiles qui nous entourent.
Dans ce projet, débuté en 2021 et interrompu par la guerre, j'utilise la sculpture comme moyen d'expression de la mémoire visuelle et spatiale. L’argile et le plâtre sont les deux matériaux principaux. L'argile symbolise la terre, les racines et l'appartenance, tandis que le plâtre reflète la fragilité d'une structure cassante. Mais c’est aussi un matériau utilisé pour la restauration et le plâtrage, ce qui en fait une métaphore de la reconstruction de la vie après la destruction.
Pour la résidence, je veux développer une série de sculptures qui reflètent le processus de reconstruction, en prenant des formes et des compositions de maisons démolies et en leur redonnant forme à l'aide d’un mélange d'argile et de plâtre. En parallèle, je souhaite développer de nouvelles images en gravure (l’équipement d’une presse à gravure n’est pas nécessaire) et autres techniques d’impressions. Ce projet d’impression se développe autour de l’impression de carte, rejoignant ma préoccupation pour la thématique de la mémoire visuelle. Il s’agit par ce projet, de transmettre des images et des souvenirs des lieux et des maisons disparues, en utilisant les témoignages des personnes qui gardent en mémoire les détails des lieux qui existaient avant qu'ils ne soient réduits en décombres. »