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La Convention de Faro et les communautés patrimoniales/

La Convention de Faro et les communautés patrimoniales

Rencontres de Goutelas 2022/ Patrimoine & Droits culturels

La Convention de Faro du Conseil de l’Europe sur la valeur du patrimoine culturel pour la société a été adoptée en 2005 à Faro, au Portugal et elle est entrée en vigueur en juin 2011, pour la vingtaine de pays l’ayant ratifiée. 

Dans l’esprit de la Convention de Faro sur les droits culturels, l'ACCR agit en faveur du développement de communautés patrimoniales dans l’environnement des CCR et contribue à interroger le sens du patrimoine ainsi que son appropriation par l’ensemble des habitants. 

La Convention de Faro porte sur la valeur du patrimoine culturel pour la société : elle  présente le patrimoine culturel comme une ressource pour le développement humain, la valorisation des diversités culturelles et la promotion du dialogue interculturel. Elle appelle à la participation de chacun, sous la forme d’une responsabilité partagée, afin de bâtir un modèle de développement suivant les principes d’usage durable des ressources.

 

Le regard que l’on porte sur le patrimoine, et la notion de patrimoine elle-même évoluent. Le patrimoine s'élargit aux cultures immatérielles, au paysage et à différentes formes de mémoires qui s’incarnent dans l’espace et dans les personnes qui relaient cette mémoire. 

La Convention de Faro sur la valeur du patrimoine culturel met en exergue le rôle des personnes qui habitent tel ou tel lieu et se reconnaissent dans une histoire à la fois commune et plurielle.

Le sentiment d’appartenance à un lieu varie en fonction des relations entretenues avec les personnes qui nous entourent, et en fonction du rapport au lieu lui-même. Le patrimoine joue donc ici un rôle crucial : il peut autant inclure qu’exclure les personnes auxquelles il est lié, intégrant des récits pluriels ou, au contraire, ravivant des discours nationalistes.

Les communautés patrimoniales 

Le nouveau rôle du patrimoine dans la société se transcrit à travers le concept clé de “communauté patrimoniale”. 

Une communauté patrimoniale est un groupe formé par des personnes qui se rassemblent autour d’un patrimoine matériel ou immatériel, afin d’en assurer la gestion collective. Cette forme d’usage des ressources patrimoniales par une communauté témoigne d’une vision de l’espace, rural ou urbain, comme d’un écosystème qui relie et inclut les personnes. Cet espace accueille différents récits, propose de nouveaux modèles socio-économiques, défend les droits humains et favorise la participation démocratique. 

 

On distingue les communautés de lieu, d’intérêt et d’activité : 

- Communauté de lieu : groupe de personnes habitant un espace défini (quartier, ville, village), liées entre elles par ce lieu où elles résident, travaillent, se divertissent... ces personnes partagent simplement le même emplacement sans intérêt particulier.

- Communauté d'intérêt : groupe de personnes partageant un même intérêt, sans claire référence à une tradition ou au patrimoine. Ce groupe n'est pas nécessairement lié à un lieu (il peut même être virtuel).

- Communauté de pratique : groupe de personnes partageant une pratique (traditionnelle) reconnue par les participants comme faisant partie de leur patrimoine culturel.