Le label d’État Centre culturel de rencontre (CCR) a été attribué le 4 juillet 2025 au projet de réhabilitation de l’Ancien Abattoir de la commune du Saint-Esprit, en Martinique, devenu l’EPIC Les Coulisses – Centre des Arts, Patrimoine et Création. Ce projet devient ainsi le 23e site patrimonial français porteur du label et le premier en Outre-mer.
Cette reconnaissance nationale vient consacrer un travail de longue haleine engagé depuis 2021, articulé autour de la préservation du patrimoine, de l’écriture contemporaine, du spectacle vivant et de la transmission des mémoires populaires.
Sous l’impulsion du maire Fred-Michel Tirault et avec la coordination de Yaïssa Arnaud-Bolivar, directrice de la culture, la ville a mené un programme de préfiguration ambitieux, en collaboration avec la Direction des Affaires Culturelles, des artistes, des universitaires, des partenaires locaux et des experts du réseau national des CCR comme à l'occasion d'un voyage apprenant en 2022. Résidences, missions d’étude, ateliers d’écriture, performances et moments festifs ont jalonné ces années fondatrices, permettant ainsi de tester et de démontrer la capacité d’accueil, de création, de médiation et de diffusion du futur Centre culturel de rencontre.
La création, en septembre 2024, d’un établissement public dédié – l’EPIC Les Coulisses – a permis de structurer une gouvernance autonome, condition nécessaire à l’obtention du label.
Ainsi, le 4 juillet dernier, le maire de la commune a accueilli de nombreux invités du monde culturel martiniquais, le préfet de région Etienne Desplanques, le sous-préfet du Marin, Bastien Mérot, et le directeur des affaires culturelles, Johan-Hilel Hamel, au marché couvert, afin de procéder à la signature de l'arrêté préfectoral attributif du label Centre Culturel de Rencontre.
Un lieu pour créer, transmettre, rayonner
« Comme j’aime à le dire, la culture n’est pas une variable d’ajustement. C’est un véritable levier de transformation territoriale et un moteur d’innovation sociale, économique et identitaire » explique Fred-Michel Tirault.
Le CCR repose ainsi sur plusieurs axes, allant du patrimoine, avec la réhabilitation d’un site emblématique et la valorisation des mémoires locales à la création, avec des résidences d’artistes et l’organisation de festivals, en passant par l’éducation, via des ateliers, des actions de médiation et des partenariats scolaires ainsi que de la coopération internationale, notamment avec l’Afrique de l’Ouest et la Caraïbe.
Au Saint-Esprit, où de nombreux monuments sont classés ou inscrits, c’est l’ancien abattoir municipal qui accueille le CCR, devenant ainsi tout à la fois un espace de vie, un lieu de transmission et d’échanges.
Une dynamique de développement durable et inclusif
Plus qu’un simple équipement culturel, « ce CCR est pensé comme un pilier stratégique du développement local », visant à dynamiser l’économie par l’attractivité touristique et artistique (hébergement, restauration, événements), tout en renforçant le tissu social par l’implication des habitants, des jeunes aux aînés, dans les projets artistiques.
Il donne une nouvelle place à la culture dans l’économie martiniquaise, et se place dans une dynamique tant locale que régionale, nationale et internationale.
Dans ce contexte, a été initié un partenariat avec le Centre Culturel de Rencontre International John Smith de Ouidah, membre associé de l’ACCR au Bénin. « Un partenariat Sud-Sud crucial pour initier des dialogues interculturels autour des diasporas afrodescendantes. »
*page rédigée à partir des articles « Le Saint-Esprit aux portes de la reconnaissance nationale : une labellisation qui change tout » publié le 2 juillet par Antilla, et « Faire de la culture un véritable atout d’attractivité » publié par Axelle Dorville le 24 juillet sur EWAG.