L'Histoire/

L'Histoire

L'Association des Centres culturels de rencontre (ACCR) anime, en 2024, un réseau de 27 membres français et d'une vingtaine de membres dans le reste du monde. Son histoire remonte aux années 1970 grâce à l'initiative de cinq sites patrimoniaux qui ont voulu s'unir et donner plus de visibilité à la réutilisation du patrimoine.

/ Une initiative de la société civile

En 1972, les Centres culturels de rencontre naissent d’une initiative portée par cinq sites patrimoniaux d’exception : la Saline d’Arc-et-Senans, la Fondation Royaumont, le Centre d’échanges contemporains de Saint-Maximin, les Amis de Sénanque et Les Prémontrés. Cette initiative fut soutenue par Jean Salusse, directeur de la Caisse des Monuments historiques, Jacques Duhamel, alors ministre de la Culture, et Jacques Rigaud, son directeur de cabinet.

/ Vers un label d’État

Après une phase d’expérimentation dans les années 1970 et 1980, la création du réseau européen puis l’établissement de la Charte des Centres culturels de rencontre en 1992 viennent consacrer la légitimité et la force de l’association. Le 14 août 1995, l’ACCR dépose à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) le label « Centre culturel de rencontre ».

À partir du début des années 1990, le ministère de la Culture considère les Centres culturels de rencontre comme des outils majeurs de développement culturel à destination des territoires ruraux, périurbains et des villes moyennes. Les CCR revitalisent le territoire en dynamisant la création artistique et culturelle, la recherche et l’innovation tout en valorisant le patrimoine français. En cela, ils constituent un levier d’attractivité touristique.

En 1992, Jack Lang, alors ministre de la Culture et de la Communication, contresigne la Charte des Centres culturels de rencontre. Preuve de l’intérêt croissant du Ministère, en 1996, l’ACCR concède l’usage du label « Centre culturel de rencontre » à l’État. Il a été décidé que la délivrance du label serait soumise à l’avis favorable d’une Commission nationale des Centres culturels de rencontre (CNCCR), sous l’égide du Ministère de la culture et dont le président de l’ACCR est membre de droit. En 1998, la Circulaire Trautmann, émise par la ministre de la culture, conforte et légitime le positionnement original des Centres culturels de rencontre dans les politiques publiques, ainsi que le rôle de l’Association.

Dans les années 2000, le Ministère soutient encore davantage le label en le dotant de programmes de résidences, comme Odyssée en 2003 à destination des artistes, chercheur.euses et professionnel.les de la culture étranger.es. À travers un tel programme, l’ACCR met en place des résidences d’artistes dans les CCR. L’État alloue également à l’ACCR des financements lors de catastrophes naturelles ou humanitaires : Haïti, New Orleans et en 2016 le programme NORA pour les artistes et chercheur.euses réfugié.es. Enfin, le ministère de la Culture soutient activement le réseau dans son développement européen et international.

En 2016, le label « Centre culturel de rencontre » entre dans la loi relative à la liberté de création, à l’architecture et au patrimoine du 7 juillet 2016. Il devient officiellement propriété de l’État en mars 2017. Dès lors, la Charte des Centres culturels de rencontre ne fait plus foi. Ses conditions d’attribution sont définies par le décret n° 2017-434 du 28 mars 2017. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter ce document ou bien vous référer au site du ministère de la Culture.

/ La genèse d’un réseau européen et mondial

Le réseau européen a officiellement vu le jour en 1991 autour d'un premier noyau de coopération informelle qui rassemblait une dizaine de centres belges, français et portugais. Ce regroupement européen de divers sites patrimoniaux répond à la nécessité d’explorer de manière commune le concept singulier de la rencontre entre patrimoine et création et l’interdisciplinarité qu’il suppose.

La mission première du réseau est de travailler collectivement, faire évoluer et diffuser ce concept de réutilisation des monuments. Le réseau souhaite multiplier les expérimentations, s’interroger sur les modes d'action, encourager et accompagner les nouveaux projets, dans un esprit d'échange et d'entraide. Véritable centre de ressources et de réflexion, le réseau réalise des études, organise des colloques et diffuse des publications.

Suite à la constitution d’un large réseau d’une vingtaine de membres en Europe, le Conseil d’orientation européen a été créé en 2001 afin de réunir au sein d’une même structure informelle de gouvernance les dynamiques associées aux membres français, aux membres européens et internationaux.

Dans les années 2010, l’ACCR se lance dans le développement et la promotion du réseau extra-européen avec le soutien du ministère de la Culture et du ministère des Affaires étrangères. Ainsi, l’association met en place une stratégie coordonnée de développement à l’international de façon à permettre à l’ensemble des CCR en France de bénéficier d’un appui et d’avancer collectivement, en réseau. Après le Québec en 2000, le réseau a des membres au Brésil et en Australie. En Chine, un protocole de coopération a été signé en 2015 permettant l’intégration de deux CCR internationaux au réseau : le Nantong 1895 Cultural and Creative Industry Park et le Groupe Télévision-Radio de Wuxi. Dans la volonté de développer les liens avec la Francophonie et l’Afrique, le réseau compte le CCRI John Smith au Bénin.

Pour les sites européens et internationaux, c’est à l’ACCR que revient le suivi des dossiers et l’attribution du label.

/ Changement des statuts de l'association

À la suite de l’assemblée générale de mai 2023, l’association a modifié ses statuts et se compose maintenant de membres actifs et de membres associés. Les membres actifs sont détenteurs du label « Centre culturel de rencontre » régi par le décret n°0207-434 du 28 mars 2017 modifié. Quant aux membres associés, il s’agit de toute personne physique ou personne morale à but non lucratif, installée dans un monument historique ou dans un site naturel ou architectural remarquable, ou bien encore investie dans la valorisation et la vivification des patrimoines immatériels, en France ou hors de France, ayant les mêmes objectifs que les Centres culturels de rencontre. Ils sont agréés par le conseil d’administration, à la majorité des deux tiers.